Aigues Mortes : Une porte ouverte sur le Levant

Aigues Mortes est entrée et reste dans l'histoire grâce à son héritage médiéval. Mais son histoire ne s’arrête pourtant pas là. D’autres événements vont la marquer de leur empreinte. La guerre de cent ans d’abord où la cité fut le théâtre d’affrontements sanglants entre Armagnacs et Bourguignons (factions ennemies, les premiers tenant de la maison de France, en lutte contre les anglais, alliés des seconds). Investie par les Armagnacs, reprise par les Bourguignons, ces derniers y furent massacrés en si grand nombre en 1421 qu’ils sont jetés dans une tour – dite depuis la tour des Bourguignons – et salés pour éviter la putréfaction ! Plus tard, les guerres de religion y laisseront de sinistres traces, lorsque la ville, place forte protestante, subira les persécutions déclenchées par la révocation de l’Edit de Nantes en 1685 sous Louis XIV. Emprisonnés dans les tours de l’enceinte, les protestants y attendront leur déportation hors du Royaume. La tour de Constance servira de geôle au chef camisard Abraham Mazel qui parviendra cependant à s’enfuir…Marie Durand, elle, y restera pendant 38 ans, jusqu’en 1768 !

Chateaubriand, Mérimée, Maurice Barrès, ont parmi beaucoup d’autres écrivains et artistes aimé Aigues-Mortes. Sans doute ont-ils admiré la ville comme le fait le visiteur d’aujourd’hui en flânant depuis la tour de Constance (ci contre) vers les remparts et la place Saint Louis. L’accès à la tour de Constance se fait par l’ancien hôtel du gouverneur et par un pont dormant. La tour date de Saint Louis. Elle est donc antérieure aux remparts. Avec ses 32 mètres de haut, et ses murailles épaisses, elle semble défier le temps. On pénètre au rez-de-chaussée par la salle des gardes conçue pour résister aux assauts extérieurs et dominée par une coursière pratiquée sous la voûte, 11 mètres au dessus, d’où il était possible aux archers de décocher leur volée de flèches sur l’assaillant qui aurait réussi à pénétrer au rez-de-chaussée. Un escalier permet d’accéder à cette coursière avant de continuer vers la salle haute des chevaliers. Au sommet de la tour se dresse une tourelle qui servait de phare et aussi de poste de surveillance des embarcations assujetties (déjà) à une taxe de circulation. Le fisc veillait ! Sur la terrasse, la vue s’étend magnifique, depuis la mer jusqu’à Nîmes et les Cévennes.

Les remparts forment un quadrilatère qui s’étend sur 1634 mètres et comporte 10 portes fortifiées et 5 tours. Ils sont construits en pierre calcaire de Beaucaire et des beaux.

Le front ouest relie la tour de constance à la tour des Bourguignons et s’ouvre en son milieu par la porte des Remblais. Le front sud délimite l’espace où s’amarraient jadis les galères : d’où le nom de ses portes : Marine, Arsenal, Galion, organeau (anneau de fer servant à amarrer les navires). La porte des moulins demeure le témoignage d’une activité depuis longtemps disparue.

Le front Est est pourvu de deux tours. La tour Poudrière et la tour de Villeneuve – et de deux portes : la porte de la Reine, ainsi appelée en souvenir d’Anne d’Autriche, épouse de louis XIII, venue assiéger la ville protestante en 1622 ; la porte des Cordeliers, proche de l’ancien couvent fondé par saint Louis au bénéfice des moines de cet ordre.

Le front nord est défendu par deux tours : la tour de la Mèche (une mèche servant à allumer des armes à feu y était tenue prête en cas d’attaque) et la tour du Sel. Deux portes y sont également édifiées : la porte Saint Antoine et la porte de la Gardette. Cette dernière est la porte principale de la ville.

La place Saint Louis (ci contre) occupe le centre autour duquel s’est édifiée la ville. L’église Notre dame des Sablons y fut consacrée au culte en 1248. Simple église paroissiale à l’origine, elle acquit le statut de collégiale après la sécularisation de l’abbaye de Psalmody. Elle a été remaniée au 17ème et 18ème et restaurée en 1964. La place accueille la statue du fondateur de la ville, œuvre du sculpteur James Pradier, inaugurée en 1849.

A proximité se trouvent les chapelles des Pénitents gris et des pénitents blancs. Ces deux confréries – que l’on désignerait aujourd’hui par le terme d’association caritative – ont vu le jour à partir du 15ème pour suppléer à la disparition des Cordeliers, ordre pour lequel Saint louis avait initialement fondé un couvent. Premiers venus, les pénitents gris, ainsi nommés à cause du froc gris dont ils étaient vêtus donnèrent naissance à une nouvelle confrérie, les pénitents blancs qui remplissaient les mêmes fonctions (assistance aux malades et aux nécessiteux). Chacune des deux confréries avait son lieu de culte. Les bâtiments qui subsistent sont le résultat des restructurations et des restaurations rendues nécessaires par les destructions des guerres de religion et de la période révolutionnaire.

Coursière : couloir.
Froc : sorte de robe serrée à la taille. Les pénitents portaient également une cagoule.

Texte : Dominique Balaÿ et Francis Balaÿ
Images : Baptiste Rossi Logo Wikimedia Commons fichiers provenant de Wikimedia Commons

Plan de la cité médiévale d'Aigues Mortes. Issu du Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-Le-Duc, 1856.

Manduel fête la bouvine et les livres ...





Merci à la médiathèque de Manduel et à la librairie Teissier pour
l'organisation de cette rencontre qui a permis aux lecteurs de trouver
leur bonheur...

"Il était une fois l'île de Camargue" à la signature


Edition de UZEGE, NIMES

Lundi 20 Août 2007


"Il était une fois l'île de Camargue" à la signature
Dimanche 26 août prochain, dans le cadre des festivités de Manduel, la librairie Teissier, rue Régale à Nîmes, organise une rencontre dédicace autour du livre Il était une fois l'île de Camargue. Le co-auteur de cet ouvrage paru en mai 2007 aux éditions Falaises, Dominique Balaÿ, sera présent. Il dédicacera cet ouvrage illustré aux bons soins de Jean Cubaud.

Le Carré des Livres à Manduel, 26 août

Prochain rendez vous organisé par la médiathèque de Manduel et la librairie Teissier : le Carré des Livres se déroulera le dimanche 26 aout à Manduel dans le centre ville à l'occasion de la fête votive.

Vous pourrez y rencontrer Dominique Balaÿ pour une dédicace du livre "Il était une fois l'ïle de Camargue".

"Tout ou presque sur la Camargue..."



"Tout, ou presque, sur la Camargue...pour donner envie
aux jeunes lecteurs d'aller visiter musées, espaces naturels
préservés, sites... et s'imprégner de ce petit bout de terre à préserver."
Midi Loisirs, vendredi 17 août

Quelques planches en couleur de Jean Cubaud...


Gardians "arribant" les taureaux


Le pont à bateaux romain à Arles


Grèves à Salin-de-Giraud en 1936


Partie de chasse dans les roselières


La cabane de gardian




La Camargue et le le Réveil du Midi...



Le réveil du Midi, semaine du 10 au 16 août